Combine d'essayage

On n’imagine pas assez souvent que prendre des photos lorsque l’on a un blog de mode relève de l’imagination débordante.

Si je devais mettre des mots sur le combat permanent qu’est celui de prendre la pose, je dirai que cela se situe entre le « surtout aie l’air naturel, prend pas la pose du genre mannequin en carton dans sa cage d’escalier, et surtout aie l’air sympa (ça s’apprend), souris un peu » et le « aie l’air naturel mais pas comme sur tes photos de vacances, souris pas trop parce que t’auras l’air d’une greluche, cherche une pose qui fasse cool et occupe tes mains comme tu peux (surtout dans une cage d’escalier) ».

En gros, tu essayes de ne pas avoir l’air trop con, mais tu l’es quand même toujours un peu au final ; et tu finis par te rendre compte que tu vacilles entre :

- le balai dans le derrière : la pose spéciale journée de merde, et où l’idée de faire un shooting photo t’enchantes autant que danser sur du Michel Sardou au Carnaval de Rio. 

- la tour de Pise : pose consistant à pencher sa tête d’un côté pour regarder le côté de sa chaussure. Pose d’origine non certifiée, utilisable dans la limite du raisonnable, ne pouvant être réalisée a San Francisco, en raison du degré d'inclinaison du corps.

-la pose du vomi : pose consistant à regarder ses chaussures la tête penchée en avant, comme si vous alliez rendre votre déjeuner d’une minute à l’autre. Et c’est malheureusement celle que je prends très souvent, quand je ne l’agrémente pas d’un « featuring Tour de Pise ». Oui, on ne redoute pas encore assez la pose « tête penchée en avant mais qui quand même part sur un côté ». 

-la pose « tête-en-l’air » : je pose, le corps droit, la tête en l’air, genre « regarde comme ce ciel étoilé est magnifique » (très très crédible dans une cage d’escalier).

-la pose de l’occupation : pose dans laquelle réside tout l’art de la fille hyper occupée, qui n’a même pas cinq minutes à consacrer à sa séance photo, et qui, du coup, fais tout un tas de choses en même temps (si bien que parfois, elle donne l’impression d’avoir été shooté par un camion paparazzi, qui aurait capturé deux-trois photos d’elle tandis qu’elle était en route pour un énième rendez-vous). Pour ma part, je monte les escaliers, je les descends, je marche, je cours, je vole, j’envoie des SMS très urgent qui ne peuvent pas attendre la fin de la séance photo. OU ALORS JE FAIS SEMBLANT MAIS JE LE FAIS TELLEMENT BIEN QUE PERSONNE NE S’EN REND COMPTE.

-la pose du « mec bourré » : la pose droite, les jambes ancrées très forts dans le sol, les bras repliés le long du corps, le verre à la main, du genre « t’as vu je suis quelqu’un de terre à terre, allons sauvez les petits pandas d’Amazonie sénégalaise ». Cette pose dispose d’une variante qui consiste à croiser les jambes, appelée la pose « j’ai envie de faire pipi » MAIS qui à l’avantage de vous donner un air plus mince.

Je porte une jupe Asos, un top Cos, des escarpins Zara, un collier Mango, et mon Diana F gold Lomography en bandoulière.