De l’incompétence des hommes

Cet article m’a été fortement pour ne pas dire intégralement inspiré par mon boyfriend. Non je ne parlerai pas d’amour, je vous rassure, mais de mode.
J’ai constaté qu’il y a avait un écart intersidéral entre la façon dont une femme peut percevoir la mode et ses déclinaisons, et la façon dont un homme va les interpréter. Spécial dédicace donc à mon chéri, qui après avoir vu ma tenue du jour (d’hier pour être TOTALEMENT FRANCHE), m’a dit, je cite « tu as l’air habillée comme une clocharde ». Ok, sympa, et puis sans prétention, t’as déjà vu un clochard avec des baskets Sandro toi ? Non mais je vous jure ! (M’en fous, je me suis même pas changée, farcis-toi de la clocharde tiens !)
Au nom de ma féminité, suis-je obligée de me balader toute la sainte journée avec des talons de 12cm ?! Et attention à ne pas tomber non plus dans l’excès, car le mâle, aussi übersexuel/métrosexuel ou casse-piedssexuel soit-il, aura vite fait de vous traiter de biiiippppp si vous vous affublez de ce qu’il considère comme une nuisette pour sortir (C’est une robe bordel !).
Et pourtant il n’est pas le dernier des machos, et je pense qu’il réagit comme 99% des mecs de cette planète. Laquelle d’entre vous n’a jamais entendu un « -Mais tu ne vas pas sérieusement sortir comme ça ?! –Ah ben non, je te faisais une blague hein, je vais remettre mon jogging je reviens ». CQFD, la mode et les hommes, ça fait trois. Là où l’on verra une robe courte, ils y verront une robe ras-les-pâquerettes ; là où l’on verra un mix d’imprimés harmonieusement dosé et réussi, ils y verront un affublement digne du Carnaval de Rio(ns) ; et là où l’on verra une paire d’escarpins aussi sublime qu’originale, ils y verront sans doute une originalité un peu trop exacerbée.
J’ai toujours pensé qu’une femme bien dans ses vêtements et parée de ses plus beaux atours était une femme séduisante, et ce, même si elle porte un manteau oversize qui cache ses formes, ou des chaussures un peu trop avant-gardiste que seuls les initiés peuvent comprendre. Je peux comprendre qu’un homme puisse être plus séduit de prime abord par une femme qui est à son « avantage » (comprenez talons, pantalon moules-frites et haut seyant), mais la façon de s’habiller est-elle une question à part entière dans la relation homme-femme ? Je ne pense pas, et puis tant que t’as des nichons et des fesses sous ta toge, tout ira bien.
Alors à tous ces garçons qui ne comprennent rien à la mode, je vous pardonne. Les machos, je vous tolère. Et même si toi tu ne comprends pas toujours pourquoi je m’habille comme ci ou comme ça, ben je t’aime. « -Putain t’avais dit que tu parlerai pas d’amour !!! –Ok je sors (la fille qui dialogue avec elle-même, TOUT VA BIEN) ».

Vous noterez en bonus track la présence de mon chat, largement assorti a mon manteau. Je porte des escarpins et un pull Zara, un sac Louis Vuitton et une jupe Isabel Marant.
 




















































 












































L'objet de convoitise



Il y a des choses que l’on convoite si fort, si longtemps, que le jour où l’on arrive enfin à les acquérir, on arrive à peine à y croire. Mais il y a aussi le gros fail : la chose que l’on n’a  même pas le temps de convoiter qu’elle est déjà sold out partout. Et le dit objet n’est pas forcément issu de la dernière collection ultra méga limitée numérotée de chez Louis Vuitton ou autre Chanel, mais touche toutes les sphères de la mode. Ce t-shirt « CELINE » que je n’ai jamais (re)trouvé, cette jupe Zara que je n’ose plus espérer ou cette blouse Roseanna ultra demandée. On dit que la rareté créée la demande, mais je pense que certains objets ultra demandés par la sphère modesque créer la rareté d’un item, et ce,  pourtant édité à grande échelle. Ce fut le cas pour une des paires d’escarpins Louis Vuitton que vous avez déjà vu à plusieurs reprises dans mon blog. Repérée lors du défilé, ratée à leur sortie, j’avais abandonné l’idée de les avoir un jour à mes pieds jusqu’à tomber un jour dessus par hasard (enfin presque hein, c’est pas comme si je ne passais pas mes journées à cliquer et rafraîchir des pages dans l’espoir de tomber dessus) sur un site de vente de seconde main, neuve, à un prix défiant toute gravité ! Quelle ne fut pas ma joie les amies.
Et depuis, j’ai une wishlist qui ne ressemble à rien, je dirai même que c’est une tu-peux-toujours-rêver-liste. Elle n’est composée pratiquement que d’objets sortis il y a plus d’une saison et qui n’ont pas fait long feu dans les vitrines de leur créateur. Et comme en général ce sont des objets recherchés, pensez bien que je ne suis pas la seule sur le coup.
Alors peut-être devrais-je réagir plus vite, ne pas hésiter, mais lorsque le coup de cœur coûte un bras+ un pied+ une jambe, je pense qu’il vaut mieux y réfléchir à deux fois et quand on n’a pas forcément le budget tout de suite aussi ça aide à patienter.
Puis vient le jour où l’on tombe sur le Graal, et là deux réactions s’offrent à nous : 1) Trop cool, enfin! Youpi! Et toute autre onomatopée similaire. OU 2) Euh… ça fait vraiment trois siècles que je convoite ce truc LA ?! Non mais allô quoi. Ce fut le cas pour le t-shirt « Homiès » que je convoitais sans réussir à mettre la main dessus, pour finir par me rentre compte que non seulement je ne l’aurais porté qu’une fois, et qu’en plus, c’est moche.
Alors j’ai envie de vous dire que la convoitise vous aide parfois à avoir le recul que l’on croit avoir et qu’on n’a pas forcément. Même quand il est inscrit sagement sur une liste. Que je gribouille ou rallonge. Je les attends, et ils m’attendent quelque part. Et c’est bien la seule liste que j’actualise consciencieusement. 

Les chaussures que je porte font partie de ces objets tant voulu, loupé puis retrouvé dans les dédales de l'Internet. Elles viennent de chez Mango, tout comme le slim. La chemise en jeans vient de chez Levi's, le sac de chez Chanel et le pull et le noeud papillon ont été ''empruntés'' au boyfriend.








Working girl du dimanche



Peut-on encore aujourd’hui dire qu’il existe une tenue de bureau ? J’ai l’impression que le temps ou nos parents, oncles, tantes, grands-parents étaient quasi obligés de faire péter le costard trois pièces/cravate/chaussures cirées est révolu.
Je vois très peu de gens autour de moi s’affubler d’un uniforme, au sens strict, de travail, et ce, qu’ils soient DG, chef de projet, comptable ou autre poste plus ou moins important au sein d’une société.
Ne partons pas non plus dans l’excès, rares sont les employeurs qui autorisent le combo jeans/baskets/survêtements, certes. Mais j’ai remarqué qu’on avait bien lâché du leste concernant l’habit de travail. La génération des start-up à la Google/Facebook y est surement pour quelque chose. Le blazer reste  de mise mais le cravate a fui au profit d’une chemise au col déboutonné. Les temps modernes ? Les filles ont lâché les tailleurs, et se permettent même de jouer (selon la boite) les carte du ‘’cool’’.
Peut-être fut ce temps où l’on imposait des codes stricts aux employés afin d’éviter les dérives (‘’-Oh salut patron, cool votre pattes d’éph’ –Yeah Man’’) (oui j’envisage toujours les 70s’ comme une période hyper détendue du slip), et donc de les maintenir dans des cases sociales, et que cette standardisation n’a plus lieu d’être aujourd’hui, chacun sachant ‘’a peu près’’ ou se trouve la limite du trop relax, trop vulgaire ou pas.
Très rares sont les jours ou je m’impose une tenue classique de travail> La blouse joliment travaillée remplace la chemise trop guindée (quand elle n’est pas oversize). Le pantalon pince se veut tantôt chiné, tantôt imprimé, mais certainement plus noir/gris/bleu marine. Les chaussures quant à elle sont plus tendance, voire ‘’fête du slip’’ (mais pas celle d’une Shauna Sand, vous l’aurez compris).
Je me suis toujours dit  que je ne pourrais pas exercer un métier ou il faudrait revêtir un uniforme. Je me sentirais déguisée, étouffée, envahie par un sentiment de conformité qui n’est pas pour moi. Je  n’ai jamais voulu non plus imposer quelque excentricité vestimentaire, je sais que ce pantalon rose dénoterait trop, mais qu’on ne m’oblige pas à être quelqu’un d’autre.
Est-ce parce que tu portes un costard que tu es plus performant, productif que moi qui porte une tenue décontractée ? Je ne pense pas, enfin je ne sais pas. Et toi non plus, donc ne me juge pas sur cette tenue trop moulante, trop courte, trop excentrique ou trop je ne sais quoi.
Les codes ont évolué mais les mentalités sont encore trop empreintes de préjugés. Ma démarche est une bouteille à la mer, mais j’aime à croire que la génération de mon père, de ton oncle ou de nos grands-parents sauront l’entendre. 

Je porte une skort et des escarpins Zara, un manteau Naf-Naf, un collier vintage, une chemise Maje, un sac Chanel et une écharpe Burberry.
 









































 

Les mains dans les poches


Que celles qui se trimballent toujours avec un gros sac lèvent le bras ! Que celles qui sont dans la place lèvent le doigt hin hin hin hin ! Je crois que j’ai toujours eu un problème, je ne sais pas me contenter du strict minimum syndical. Si mes valises ont en général la taille d’un frigo, mon sac de tous les jours, lui, ferait pâlir une Mary Poppins en goguette. A tel point que la légende raconte que je transporterais des enclumes dans mon cabas.
Vous l’aurez sans doute remarqué, mon fidèle allié au quotidien, en dehors de mon chat et mon chéri, c’est le Neverfull, acheté chez Louis Vuitton il y a maintenant deux ans. Comme son nom l’indique, sa capacité fait qu’il y a de quoi y stocker facilement l’équivalent du zoo de Thoiry. Et comme je ne suis JAMAIS dans l’excès, ô jamais, je le remplis régulièrement avec tout et n’importe quoi : –T’as une chaise pliante dans ton sac, non mais pourquoi faire ?!  - Ben parce qu’on sait jamais, tiens donc !
 Il contient au bas mot, une trousse de maquillage et toilette complète (car on sait jamais), des petits carnets achetés chez Muji pour écrire tout et rien, mes clefs, un portefeuille gros comme un annuaire, -des bouquins, des lunettes de soleil, mon appareil photo et des bijoux (parce qu’on sait jamais)-, une coque d’IPhone que je n’utilise jamais, mon chéquier qui ne me sert jamais, des écouteurs parce que le métro c’est chiant, des chaussures de rechange lorsque la soirée s’enchaîne directement après une journée. Somme toute beaucoup d’ « on sait jamais » qui pèse au bas mot une petite dizaine de kilos. J’aurais mieux fait de m’acheter un sac Neveruse uh uh uh.
Alors quand j’ai décidé de commander le sac que je porte aujourd’hui, c’était un peu une mort programmée ; comment faire tenir TOUT dans PRESQUE RIEN. La fille qui ne s’impose pas des choix cornéliens toute seule quoi.
Pourquoi donc me suis-je imposer une telle discipline ? Peut-être parce que mon dos le réclamait, ou que les enclumes c’est cool pour la muscu mais c’est chiant à trimballer, ou que je finis par me rendre compte que tous ces « parce qu’on sait jamais » ne servent JAMAIS à rien (et je n’aurais pas l’air dépourvue le jour où je serai perdue dans le désert depuis trop longtemps dédicace à monsieur Capdevielle sans bouquin, sans lunettes, sans appareil photo).
Et puis, c’est cool les mains dans les poches, j’ai moins froid.

Je porte une robe et des gants Lady Gaga Zara, des escarpins Topshop, une montre et un sac Michael Kors.